C’est bon c’est derrière nous, on respire. Toute cette campagne m’a foutue en apnée et j’ai l’impression de sortir de l’eau et d’avoir pris une immense inspiration. Ca fait du bien non ?

Dimanche, je comptais aller voter tranquille Emile (oui moi aussi je peux macroniser *) en milieu d’après-midi comme je l’avais fait au premier tour. Comme tout le monde s’était précipité à l’heure des croissants le 23, c’était quasi le désert dès 16h. Donc je me suis dit rebelote. Sauf qu’il s’est passé un truc bizarre au deuxième tour. Contrairement au premier tour, il n’y avait pas foule à l’ouverture du bureau de vote. Du moins dans celui de South Ken, car à Wembley c’était une tout autre histoire. A Londres nous avons deux centres de vote : le lycée Charles de Gaulle à South Kensington et le lycée Winston Churchill à Wembley. C’est beau ce symbole : de Gaulle / Churchill. Hein Theresa ? Dis-le que c’est beau, morue.

Bref me voilà prévoyant déjà l’apéro d’après vote avec Valentino. Ou comment joindre l’utile à l’agréable et passer d’un vote Macron à un verre de Sauvignon. Mais sur Twitter, sous l’excellent #JeVoteALondres ( <- – – c’est moi qui l’ai créé) les tweets qui disaient qu’il n’y avait même pas 10 minutes d’attente pour voter à South Ken commençaient sérieusement à se multiplier. Vers 11h, j’appelle Valentino pour lui dire, let’s go ils vont tous aller voter en fin d’aprem les cons ! Forts de leur 2h43 de queue il y a quinze jours, ils ne voulaient pas renouveler l’expérience une deuxième fois. On les comprend.

Cour du Lycée Charles de Gaulle – dimanche 7 mai 2017

Le temps qu’il finisse son masque à l’argile rouge de Mésopotamie et sa méditation, nous nous sommes retrouvés juste après 13h en face de Gails. A South Ken, il y a les gens qui se donnent rendez-vous devant Paul et ceux qui se retrouvent devant Gails. Il n’y avait pas foule, même pas le petit bout d’une queue (désolée, je n’ai pas pu m’empêcher). On est entrés dans le lycée et à l’intérieur non plus, aucune file. Nous avons accédé au bureau de vote sans aucune attente. C’est fluide qu’ils disaient. Tu parles, c’est le désert oui. Et pourtant tu sais quoi ? Il y eu plus de participation qu’au premier tour : 50% d’abstention contre 53% au premier. Il n’y a pas de quoi se vanter, je sais.

A contre coeur, j’ai pris un bulletin de vote MLP car on me l’a enjoint. Le vote est secret. Mais contre mauvaise fortune bon coeur (macronie) je me suis dit que ça me donnerait l’occasion de faire une chouette photo et continuer ma série “un bulletin une boulette”.

10 years ago !

Ils étaient tellement sympa à mon bureau de vote que je leur ai demandé s’ils avaient besoin de quelqu’un pour les aider pour le dépouillement. En effet, ils avaient besoin de volontaires et je leur ai donc dit que je me présenterai à 19h.

Pour fêter notre mission accomplie, avec Valentino, nous sommes allés siroter des verres de Sauvignon à l’ombre des platanes du Brompton Food Market. Il nous fallait bien ça pour célébrer la fin de cette piteuse et épuisante campagne.

Après quelques verres et une balade dans le V&A, je suis allée retrouver mes compagnons d’un soir pour dépouiller joyeusement l’urne du bureau de vote 21. C’était la première fois que je dépouillais (une urne, je veux dire). L’ambiance était joyeuse et nous avons rempli notre mission en 2 heures. J’imagine qu’au premier tour la tâche était plus ardue et carrément laborieuse. Dimanche soir, il suffisait de se concentrer pour ne pas louper les bulletins MLP. A force de dire Macron, Macron, Macron des dizaines et des dizaines de fois, il est tentant de continuer à dire Macron. Ben ouais. Fort de ses 95,19% des voix, Macron a probablement réalisé l’un de ses meilleurs scores à Londres. Au total 43 629 voix contre 2205 pour MLP. Qui sont ces 2205 expatriés déviants qui ont fait le déplacement (et même parfois fait la queue) pour venir mettre dans l’urne un bulletin MLP ?

Au fond, tu sais ce qui me réjouit le plus dans ces élections, c’est qu’en France on dit oui à l’Europe, oui à l’ouverture et ça tu vois ça ne doit pas arranger les affaires à Theresa. Et moi ça me fait plaisir car je ne l’aime pas Theresa.  DTC Theresa.

* Macroniser, v.t Ressortir des mots ou des expressions désuètes afin de déstabiliser un adversaire féroce ou de se faire apprécier des foules.
« Ce que vous proposez, comme d’habitude, c’est de la poudre de perlimpinpin »
« J’ai un projet sérieux, qui n’est pas du saut de cabri »
« Là, vous répondez sur Monsieur Trump et Monsieur Poutine? C’est vraiment un galimatias. »
On attend avec impatience le retour de saperlipopette, au diable Vauvert, diantre…