Certains vouent une véritable passion au Tube. Il n’y a qu’à voir le magasin du London Transport Museum de Covent Garden: on pourrait décorer entièrement sa maison aux couleurs du métro londonien. D’autres, au contraire, sont un peu moins enthousiastes pestant constamment contre les «signal failures» et les fermetures des lignes le week-end. A ce propos, avez-vous remarqué la singulière absence des «signal failures» pendant les JO qui sont subitement réapparues aussitôt les jeux terminés? Etrange, n’est-il pas?
Je l’aime bien le tube moi. Il y règne une courtoisie so British, chacun «mind son own business» et vaque à ses occupations. On assiste parfois à des scènes cocasses sans que cela n’engendre le moindre début de haussement de sourcil: un groupe de jeunes ado en pyjama et en Ugg, une femme qui donne une véritable leçon de maquillage à ses voisins (j’en ai appris des techniques de poses de fard à paupières durant mes trajets), un couple feuilletant une édition de poche du kama sutra (central line), une femme entièrement voilée assise à côté d’une fille très courtement vêtue (à l’anglaise), un jeune-homme qui enjoy so much son burger qu’il en fait profiter tout le wagon avec un rot tonitruant… et encore je ne vous parle pas des soirs de fin de semaine.
Ce qu’il y a de bien c’est que tu peux sortir ton ipad tranquille Emile sans craindre de le voir annexer indéfiniment par une personne mal intentionnée. Chose notable et très utile, il y a toujours un membre du staff super helpful sur les quais et aux tourniquets.
On apprécie également l’observation de cette simple règle de bienséance: les gens qui entrent dans la rame laissent d’abord passer ceux qui en sortent. Cela semble pourtant si naturel.
On aurait presque envie d’exporter le concept à Paris dis-donc!

Article paru dans Ici-Londres, le magazine des Français de Londres – novembre 2012
Dessin Lili Bé